Accueil Economie Supplément Economique Intelligence artificielle : Un manque de coordination à pallier

Intelligence artificielle : Un manque de coordination à pallier


L’intelligence artificielle peut résoudre plusieurs problèmes dans divers secteurs économiques, dans la mesure où elle fait gagner du temps, réduit la pollution et fait gagner au chef d’entreprise une plus-value grâce à une valeur ajoutée élevée. Mais cette technologie n’est pas encore très développée en Tunisie pour des raisons matérielles et financières. On est encore au stade du tâtonnement.


L’intelligence artificielle a investi tous les secteurs économiques, scientifiques et culturels, dans la mesure où l’on peut trouver cette technologie de pointe dans plusieurs activités industrielles, ainsi que dans la médecine et l’audiovisuel. La Tunisie a marqué, cependant, un certain retard au niveau de l’introduction de l’intelligence artificielle qui peut être fournie en tant que transfert technologique ou dans le cadre de procédés et de moyens finis vendus pour les chefs d’entreprise qui en demandent contre monnaie sonnante et trébuchante.
Il faut préciser que l’intelligence artificielle est coûteuse, compte tenu de ses avantages multiples et sa valeur ajoutée. Elle fait appel, dans une large mesure, au digital, ainsi qu’aux technologies de l’information et de la communication. Pour l’utiliser, les opérateurs concernés dans les entreprises publiques et privées doivent être bien formés et bénéficier, au besoin, de sessions d’adaptation et de mise à niveau pour manipuler de façon perfectionnée les outils et les procédés mis en place. Ces sessions d’adaptation peuvent prendre des mois en fonction de la technologie utilisée.
Des techniciens de haut niveau innovent en permanence pour mettre en place une intelligence artificielle en mesure de résoudre plusieurs problèmes dans le système de production ou des services. La Tunisie dispose, certes, d’Instituts supérieurs et technologiques de qualité, qui mettent sur le marché des compétences confirmées, mais rares sont ceux qui inventent de nouveaux procédés à un taux d’intégration élevé pour les proposer au système productif.

Réussite dans l’Hexagone
Des travaux innovants et à valeur ajoutée faisant appel à l’intelligence artificielle ont, certes, été effectués par des diplômés des instituts technologiques, mais n’ont pas pu aboutir à cause notamment d’un manque d’encouragements et surtout d’un financement insuffisant et d’un matériel incomplet. En fait, la réussite des ces opérations créatives requiert des équipements performants et des matières premières disponibles. La Tunisie a aménagé et équipé des laboratoires dans plusieurs centres techniques et instituts supérieurs, mais le travail reste en veilleuse, ce qui oblige les grandes entreprises à recourir souvent à l’importation des techniques de production hautement évoluées.
Certains travaux ont été effectués, mais n’ont pas pu parvenir au système productif pour diverses raisons, dont celle qui concerne la défaillance au niveau de la coordination entre les structures d’appui, les chercheurs et le système productif. Ainsi, ces travaux restent pendant de longues années dans les tiroirs sans que personne ne puisse y bénéficier. Pourtant ces travaux ont nécessité des sommes faramineuses et la mobilisation de ressources humaines de haut niveau.
L’étonnant est que les techniciens supérieurs tunisiens trouvent souvent leur chance dans l’Hexagone et en Europe et réussissent à faire des prouesses grâce à leur contribution dans la mise au point de procédés ou d’outils performants en recourant à l’intelligence artificielle. Certains experts expliquent cet état de fait par les encouragements matériels et financiers fournis à ces techniciens qui travaillent en équipe avec leurs collègues étrangers pour innover, créer et même inventer de nouveaux équipements de pointe.

Les secteurs ciblés illimités
L’utilisation de l’intelligence artificielle concerne plusieurs secteurs dont l’industrie, la médecine, l’agriculture et l’audiovisuel. Cette technologie fait gagner du temps, évite la pollution atmosphérique et terrestre et fait appel à un effectif réduit. En effet, à la faveur de l’intelligence artificielle, il est possible de travailler dans une unité de production avec le minimum de travailleurs, ce qui permet au chef d’entreprise d’économiser des fonds en effectuant certaines tâches avec précision et en un court laps de temps sans être obligé de recruter un nombre impressionnant d’ouvriers ou de techniciens.
Ainsi, dans le domaine de l’assemblage d’objets électroniques, par exemple, il suffit d’installer un robot programmé pour effectuer une ou deux tâches à la fois de façon automatique et sans interruption. En général, une telle tâche exige la mobilisation de deux ouvriers au moins qui peuvent commettre des erreurs et ont besoin d’un arrêt de travail de deux heures ou plus pour la pause café et le déjeuner. Si les pouvoirs publics ne veulent pas introduire massivement l’intelligence artificielle, c’est pour des raisons d’emploi des diplômés, car une telle technologie peut se passer des nouveaux recrutements.
L’intelligence artificielle est également utilisée dans les sciences et la chirurgie. Les chirurgiens peuvent effectuer plusieurs tâches avec une précision inouïe à distance grâce à des appareils de haute technologie, capables d’explorer minutieusement le corps du patient et d’effectuer d’autres tâches habituellement assurées par des chirurgiens sur le malade qui se trouve dans le bloc opératoire avec la présence de plusieurs infirmiers et assistants.
Dans le secteur agricole, l’intelligence artificielle a fait également son entrée avec force dans plus d’un pays européen. L’irrigation des terres, l’ensemencement et les analyses végétales sont effectués d’une façon automatique par des équipements programmés pour effectuer ces tâches sans avoir besoin de l’intervention de l’homme. C’est le cas aussi dans les œuvres audiovisuelles qui ont connu une véritable transformation au cours des dernières années grâce à l’introduction de l’intelligence artificielle qui a donné une valeur ajoutée aux travaux réalisés dans le cinéma, la télévision et même la musique.
En Tunisie, du chemin reste encore à faire pour concrétiser des programmes audacieux en matière d’intelligence artificielle en mobilisant des fonds importants pour la réalisation des projets précis destinés aux différents secteurs économiques. Le partenariat et la coopération avec des centres de recherches internationaux sont impératifs pour bénéficier de la technologie avancée et s’inspirer des œuvres mises au point par des chercheurs réputés. Au niveau intérieur, la coordination entre les différentes structures et le système de production est nécessaire tout en améliorant la situation matérielle des chercheurs.

Charger plus d'articles
Charger plus par Chokri GHARBI
Charger plus dans Supplément Economique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *